Maïs


Acridiens

Un certain nombre de sauteriaux et criquets migrateurs peuvent attaquer le feuillage. Les espèces les plus importantes sont:

a. Kraussaria angulifera (Krauss)

La longueur de l’imago est de 43 à 52 mm (mâles) ou de 52 à 63 mm (femelles). Sa coloration générale est brun variable, parfois mêlée de rouge-orange. Les yeux sont striés. Sur le pronotum il porte quatre taches de couleur blanc-jaunâtre. Il consomme aussi bien les graminées que d’autres plantes et on peut le rencontrer dans des zones de végétation dense et sur des arbres.

b. Criquet du riz, Hieroglyphus daganensis Krauss

La longueur de l’imago est de 28 à 45 mm (mâles) ou de 47 à 65 mm (femelles). Sa coloration générale est jaune ou verte avec des zones roses ou ocres. Les yeux ne sont pas striés. Les faces latérales du pronotum et du thorax montrent des lignes noires soulignant les sillons et sutures.

c. Criquet pèlerin (= Criquet du désert), Schistocerca gregaria (Forskål)

Dans un essaim, les jeunes adultes sont de couleur rose ou brunâtre (grégaires). Les adultes plus âgés deviennent, lors de leur maturation sexuelle, de couleur jaune (mâles) ou jaune pâle (femelles). Les mâles ont environ 45 à 50 mm de long, les femelles 50 à 60 mm. Les ailes antérieures sont transparentes avec de petites taches brunes. Les ailes postérieures sont transparentes, jaune pâle ou rougeâtres, sans taches. Entre les pattes antérieures ils ont un petit appendice ressemblant une petite cheville.

Les adultes qui ne se trouvent pas dans un essaim (solitaires) sont de couleur grisâtre ou brunâtre, mais les mâles plus âgés peuvent virer au jaune. Les mâles ont environ 45 à 60 mm de long, les femelles 60 à 90 mm. (Fig. 47)


Fig. 47 Adulte du Criquet pèlerin, Schistocerca gregaria

Lutte:

  • Utiliser des extraits de neem, car le Criquet pèlerin évite fortement les cultures ainsi traitées.

d. Criquet migrateur africain, Locusta migratoria migratorioides (R. & F.)

Dans un essaim, les adultes sont de couleur jaunâtre pâle. Les ailes antérieures sont transparentes avec beaucoup de petites taches brunes. La longueur est de 35 à 40 mm (mâles) ou de 40 à 50 mm (femelles). La face inférieure du thorax est couverte de petits poils. Les larves ressemblent aux adultes, mais leurs ailes ne sont pas complètement développées. En phase grégaire, elles sont de coloration rouge-brun et noir contrasté. En phase solitaire, on peut rencontrer des formes vertes, brunes et grises.

e. Criquet nomade, Nomadacris septemfasciata (Audinet-Serville)

Les mâles mesurent de 60 à 70 mm, les femelles de 60 à 85 mm. La coloration générale est brune, plus ou moins rougeâtre. Le pronotum possède une coloration caractéristique avec deux bandes brun sombre sur la face latérale. Les yeux sont striés. Les élytres possèdent 7 ou 8 bandes brunes obliques. Les ailes postérieures sont à leur base de couleur rougeâtres. Les tibias postérieurs sont de couleur ocre à pourpre avec des épines blanches à apex noir.

Lutte:

  • Labour des champs de ponte.
  • Creuser quelques tranchées pour barrer le chemin aux bandes larvaires de criquets et enterrer les larves qui tombent dans les fossés.

D’autres espèces de sauteriaux et de criquets qui peuvent occasionnellement attaquer le maïs sont:

f. Criquet puant, Zonocerus variegatus (L.)

C’est un sauteriau très caractéristique par sa coloration générale. Les adultes sont de couleur verte avec du jaune, du noir et du rouge. Le pronotum est de couleur jaunâtre. Sa longueur est d’environ 35 mm. On le trouve fréquemment dans les zones de végétation dense ainsi que sur les arbres et arbustes. Les jeunes larves vivent groupées, mais après le troisième stade elles se dispersent. Les individus de cette espèce ont tendance à grimper sur les obstacles qu’ils rencontrent. C’est pour cela qu’on les trouve souvent sur les parties les plus hautes des plantes. (Fig. 46)


Fig. 46 Adulte du Criquet puant, Zonocerus variegatus

g. Zacompsa festa Karsch

h. Gastrimargus africanus africanus (Saussure)

i. Cataloipus fuscocoeruleipes Sjöstedti

j. Cataloipus cymbiferus (Krauss)

k. Paracinema tricolor (Thunberg)

l. Oxya hyla hyla Audinet-Serville

m. Spathosternum pygmaeum Karsch

Lutte:

  • Utiliser des appâts empoisonnés avec un insecticide.
  • Utiliser des extraits de neem, ce qui est efficace contre certains acridiens.

Anguillulose des feuilles de riz

voir nématodes


Anthracnose

voir maladies foliaires


Bruche à quatre taches

voir déprédateurs des denrées stockées


Bruche du niébé

voir déprédateurs des denrées stockées


Cantharides

voir méloïdes


Capucin des grains

voir déprédateurs des denrées stockées


Cétoines

Quelques espèces de cétoines attaquent le maïs:

a. Pachnoda interrupta (Olivier)

La longueur de l’adulte est de 13 à 17 mm. Sa couleur de fond est noirâtre. Le pronotum et les élytres présentent des bordures jaune-brun à brun-rougeâtre et un certain nombre de taches et lignes de la même couleur. L’adulte se nourrit des fleurs et des grains au stade laiteux.

b. Gametis sanguinolenta (Olivier)

L’adulte mesure environ 15 mm. Sa couleur de fond est noire. Chaque élytre présente une tache jaune qui s'étend le long de la bordure latérale avec des branches irrégulières vers la médiane. Ils se nourrissent des grains.

c. Diplognatha gagates (Förster)

L’adulte de cette cétoine mesure 20 à 25 mm de long. Il est brun foncé, presque noir et luisant. C’est une espèce assez polyphage.

Lutte:

  • Ramassage à la main des insectes.

Charançons

voir déprédateurs des denrées stockées


Charbons

a. Charbon couvert du sorgho, Sporisorium sorghi (Ehrenberg) Link

Les graines se transforment en une masse conique, allongée, de 4 à 6 mm de longueur, entourée d'une membrane brun-olive formée par le champignon lui-même. A maturité, cette masse se déchire, libérant une poussière fine et noire constituée par les spores. Les graines infectées et les spores seraient toxiques pour l'homme. Les spores de cette maladie sont transmises par la semence. (Fig. 87)


Fig. 87 Charbon couvert du sorgho, Sporisorium sorghi,
sur la panicule de sorgho

Lutte:

  • Traitement des semences
  • Détruire tous les résidus dans les greniers qui contiennent un grand nombre de spores, au moyen du feu.

b. Charbon de la panicule, Sporisorium reilianum (Kühn) Langdon & Fullerton

Les symptômes apparaissent au moment de la formation des épis et des inflorescences mâles. La sporulation est plus commune dans les épis, mais elle se produit aussi fréquemment dans les inflorescences mâles et parfois sur les feuilles. Des sacs se forment, constitués d'une membrane blanchâtre contenant les spores. Si l'inflorescence mâle est infectée, tous les épis sont aussi infectés ou avortés et la plante est souvent rabougrie. La sporulation sur les feuilles se développe en formant des stries allongées. (Fig. 32)


Fig. 32 Charbon de la panicule, Sporisorium reilianum, sur l'épi du maïs

Lutte:

  • Utilisation de variétés résistantes.
  • Il n’existe pas d’autre méthode de lutte.

Chenille légionnaire africaine

voir chenilles légionnaires


Chenilles

Note: Pour les autres chenilles, voir aussi “Chenilles légionnaires”, “Foreurs de tiges” et “Déprédateurs des denrées stockées”.

a. Ver gris (= Noctuelle ypsilon), Agrotis ipsilon (Hufnagel)

Ce sont des chenilles de couleur noir-brunâtre qui attaquent un grand nombre de cultures. Les jeunes chenilles mangent les feuilles de différentes cultures. Les chenilles âgées ont une longueur de 25 à 35 mm. Pendant la nuit, elles rongent les tiges au niveau de sol, ou juste en dessous, et coupent les plantules. (Fig. 13)


Fig. 13 Chenille du Ver gris, Agrotis ipsilon, attaquant les plantules

Lutte:

  • Destruction des mauvaises herbes, car elles leur offrent un abri, un site préférentiel d’oviposition, et constituent une source de nutrition pour les jeunes larves.
  • Ramassage à la main des jeunes larves, ce qui est possible à petite échelle.
  • Labour profond, ce qui exposera les larves et les chrysalides au soleil et aux prédateurs.
  • Traitement des semences avec un insecticide systémique.
  • Utilisation d’appâts empoisonnés avec un insecticide.

b. Noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera (Hb.) (= Heliothis armigera (Hb.))

Les chenilles mangent les feuilles et peuvent attaquer les graines au stade laiteux. Elles sont de couleur variable (verdâtre, jaunâtre, rosâtre ou brunâtre). Elles présentent souvent des bandes longitudinales latérales claires et foncées (en particulier une large ligne blanche sur les côtés). Leur longueur peut atteindre 40 mm. Cette espèce attaque aussi un grand nombre d'autres cultures. (Fig.62, Fig.105)

Helicoverpa armigera Caterpillar damage on bean
Fig. 62 Dégâts de la Noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera

Helicoverpa armigera Caterpillar damage on tomato
Fig. 105 Dégâts de la Noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera

Lutte:

  • Labour ou binage pour éliminer les chenilles et chrysalides qui se trouvent dans le sol.
  • Arrachage des mauvaises herbes aux abords du champ, car un nombre considérable de ces chenilles peut migrer des bordures vers le champ.
  • Pulvérisation d’extraits de neem.
  • Pulvérisation d’une bouillie à base de Bacillus thuringiensis.
  • Pulvérisation d’une bouillie à base de chenilles infectées par des Baculovirus.
  • Utilisation de plantes pièges. Planter autour des champs des plantes pièges pour attirer les adultes et les laisser pondre leurs oeufs. Le cotonnier, par exemple, est une plante très attractive pour la Noctuelle de la tomate.

c. Chenille épineuse, Earias insulana (Boisduval)

Les chenilles âgées peuvent atteindre 16 à 18 mm. La face dorsale est de couleur brune, gris-brun ou vert olive avec des lignes longitudinales de protubérances charnues qui portent une soie. Les protubérances du 8e segment abdominal sont blanchâtres. Les segments thoraciques présentent souvent à la base des protubérances des taches oranges.

d. Chenille défoliatrice du cotonnier (= Ver du cotonnier), Spodoptera littoralis (Boisduval)

Les pontes constituent des masses de 100 à 300 oeufs qui sont déposées sur la face inférieure des feuilles. Elles sont recouvertes d’écailles beiges, provenant de la femelle. Les jeunes chenilles restent en groupe et se nourrissent des feuilles en laissant l’épiderme intact. Les chenilles plus âgées se dispersent et se réfugient dans le sol au pied de la plante hôte pendant la journée. Elles sont de couleur verdâtre ou brunâtre avec des taches triangulaires noires sur le dos (une paire sur chaque segment) et peuvent atteindre 40 mm de long environ. Elles se nourrissent des feuilles pendant la nuit et très tôt le matin. (Fig. 1)


Fig. 1 Chenille défoliatrice du cotonnier, Spodoptera littoralis

Lutte:

  • Une combinaison des méthodes culturales suivantes aide à réduire les populations de cet insecte:
  • Ramassage manuel des masses d’oeufs ou des larves nouvellement écloses (sur la face inférieure des feuilles).
  • Labour du sol.
  • Destruction des mauvaises herbes.

e. Marasmia trapezalis Guenée

Les chenilles atteignent 20 mm à maturité. Elles sont de couleur vert-jaunâtre pâle, grêles, velues. La tête et le thorax sont brun-rouge. Les chenilles tissent un abri en réunissant les bords de l'extrémité de la feuille avec des fils de soie. Elles rongent la face supérieure de la feuille dans ce fourreau en faisant des “fenêtres”. Elles chrysalident également dans leur abri.

f. Faux ver rose, Cryptophlebia leucotreta Meyr.

Après l’éclosion, les chenilles sont de couleur crème avec une tête noire. Les chenilles plus âgées deviennent grisâtres, tachetées de brun et dorsalement teintées de rose. Chaque segment porte des soies bien visibles plantées sur un cercle brun clair. Elles peuvent atteindre 15 mm de long. Cette espèce est peu importante sur le maïs. C’est un ravageur qui est plus nuisible aux agrumes et au coton.

g. Mythimna loreyi (Dup.)

La chenille développée mesure 25 à 30 mm. Elle est gris pâle, avec des lignes longitudinales grisâtres, et ses segments sont tachetés de noir et blanc. Elle attaque les feuilles du tallage à la montaison. Ses dégâts sont très caractéristiques: Le limbe foliaire est largement entamé et les excréments sont abondants et visibles. Elles coupent aussi les barbes des épis femelles et creusent l'extrémité des épis. Pendant la journée, les chenilles se cachent à l'aisselle des feuilles et surtout dans le cornet.

Lutte:

  • Ramassage à la main des chenilles, ce qui est possible à petite échelle.
  • Utilisation d’extraits de neem qui sont en général efficaces contre les chenilles.
  • Pulvérisation d’une bouillie à base de Bacillus thuringiensis.

Chenilles légionnaires

a. Chenille légionnaire africaine, Spodoptera exempta (Walker)

Après l’éclosion les chenilles n’ont pas de couleur bien définie ou sont blanchâtres. Leur tête est noire. Elles deviennent verdâtres dès qu’elles se nourrissent et restent vertes durant les trois premiers stades. Elles deviennent ensuite noires quand leur densité est élevée (forme grégaire), ou bien elles restent verdâtres ou brunâtres lorsqu’elles sont en faible nombre (forme solitaire). Les jeunes larves mangent l'épiderme inférieur, pratiquant ainsi dans les feuilles des “fenêtres” transparentes. Les chenilles âgées dévorent le limbe totalement. Parfois elles laissent la nervure principale. Elles consomment uniquement des graminées. (Fig. 130)


Fig. 130 Chenille et adulte d'un lépidoptère, Spodoptera exempta

Lutte:

  • La lutte chimique est justifiée seulement contre les premiers stades des chenilles.
  • Il n'est pas utile de lutter contre les chenilles âgées qui vont chrysalider, parce que les adultes qui en sont issus migrent généralement avant de pondre leurs oeufs. De plus, à ce stade, elles sont très résistantes aux insecticides, ce qui rend la lutte par ce moyen non rentable.

b. Petite chenille légionnaire, Spodoptera exigua (Hb.)

Les jeunes chenilles sont grégaires et se déplacent en groupes. Elles sont vert pâle avec une tête noire. Elles rongent les feuilles en respectant l’épiderme opposé, pratiquant ainsi des “fenêtres”. Les chenilles âgées, qui mesurent 23 à 30 mm de long, dévorent les feuilles d’un grand nombre de cultures. Elles se réfugient dans le sol pendant la journée. Elles sont de couleur variable: Leur face ventrale est souvent vert clair, tandis que leur face dorsale est brun clair. Elles sont striées de fines bandes brunes. Leur tégument est lisse avec quelques soies.

Lutte:

  • Labour ou binage pour éliminer les chenilles et chrysalides qui se trouvent dans le sol.
  • Inondation des champs infestés.
  • Destruction des chaumes.
  • Destruction des mauvaises herbes.
  • Réalisation de bandes désherbées autour du champ afin d’éviter l’invasion des groupes de chenilles.

Coléoptères

Note: Pour les autres coléoptères, voir aussi “Méloïdes”, “Cétoines”, et “Déprédateurs des denrées stockées”.

a. Lagria villosa F.

L'adulte, long de 13 mm environ, est de couleur gris métallique, avec parfois des reflets violines. Il attaque le feuillage de plantes très diverses.

b. Schizonycha sp.

Les larves sont des vers blancs. Elles attaquent les racines et peuvent les couper. (Fig. 33) (Fig. 10)


Fig. 33 Ver blanc, Schizonycha sp., attaquant les racines

 


Fig. 10 Oeufs, larve, nymphe et adulte de Schizonycha sp.

Lutte:

  • Labour profond.

Criquets

voir acridiens


Cucujide dentelé des grains

voir déprédateurs des denrées stockées


Cyperus

voir mauvaises herbes


Déprédateurs des denrées stockées

Sur les graines stockées on trouve nombre d'insectes, surtout des coléoptères. Dans le stock, les adultes sont souvent plus visibles que les larves.

a. Petit ver de la farine (= Tribolium rouge de la farine), Tribolium castaneum (Herbst)

Les adultes de ces petits coléoptères ont environ 3,5 mm de long. Ils sont de couleur brun-ferrugineux à rougeâtre. Les larves sont de couleur jaunâtre. Cette espèce est très semblable au Tribolium de la farine de riz. (Fig. 15)


Fig. 15 Adulte de Tribolium sp

b. Tribolium de la farine de riz (= Tribolion), Tribolium confusum (J.du Val)

Les larves et les adultes de cette espèce sont très semblables à ceux du Petit ver de la farine. (Fig. 15)

c. Silvain dentelé (= Cucujide dentelé des grains), Oryzaephilus surinamensis (L.)

Les adultes, de forme aplatie et de couleur brun foncé, ont une longueur de 1,7 à 3,2 mm. Ils sont recouverts d'une pilosité dorée. Le prothorax présente deux larges sillons longitudinaux plats et six dents aiguës de chaque côté. A maturité, les larves atteignent une longueur de 2,5 à 3,0 mm. Elles sont de couleur blanche à jaune pâle. Chaque segment présente sur la face dorsale deux taches brunes. (Fig. 14) (Fig. 78)


Fig. 14 Adulte du Silvain dentelé, Oryzaephilus surinamensis


Fig. 78 Larve du Silvain dentelé , Oryzaephilus surinamensis

Lutte:

  • Exposer les graines au soleil. Une température au-dessus de 45 ºC tue les silvains.

d. Latheticus oryzae (Waterh.)

L'adulte est de couleur jaune-brunâtre et a 2,5 à 3,0 mm de long. Son aspect rappelle celui du Petit ver de la farine, mais la tête est plus allongée. Les antennes courtes et massives ont leurs 5 derniers segments élargis.

e. Capucin des grains, Rhyzopertha dominica (F.)

La jeune larve est blanchâtre avec une tête jaune. A maturité elle mesure presque 3 mm de long. Elle est alors de couleur blanche avec une tête brunâtre. Les mandibules sont plus foncées, armées de 3 dents distinctes. Le corps est légèrement incurvé. La cuticule est revêtue de soies brun pâle. Les adultes sont de couleur brune, brun-rouge ou même noire. Ils sont aptes au vol et ont une longueur de 2,5 à 3,0 mm. La tête est cachée sous le prothorax arrondi. Les antennes sont constituées de 10 segments et se terminent par trois segments formant un pilon. Le pronotum porte en avant une rangée de dents, et des tubercules aplatis en arrière. Les élytres sont arrondis sur leur partie postérieure. (Fig. 92)


Fig. 92 Adulte du Capucin des grains, Rhyzopertha dominica

f. Bruche du niébé (= Bruche à quatre taches), Callosobruchus maculatus (F.)

L’adulte est un petit coléoptère court et trapu, généralement d’une couleur brun-roux, mesurant environ 3 mm de long. Les élytres noirs ne couvrent pas l’extrémité noire ou blanche du corps. Ils présentent des zones rousses recouvertes d'une pubescence blanche et dorée, dessinant souvent un “X” plus ou moins épais sur l'ensemble des élytres. Les larves se nourrissent dans les graines. Les graines infestées présentent de petits trous. (Fig. 63) (Fig. 64)


Fig. 63 Adulte de la Bruche du niébé, Callosobruchus maculatus


Fig. 64 Dégâts de la Bruche du niébé, Callosobruchus maculatus, sur les graines

g. Trogoderme des grains (= Dermeste des grains), Trogoderma granarium Everts

Les adultes sont de petits coléoptères ovales, longs de 2 à 3 mm. Ils sont de couleur brun foncé, marbrée de noir. Leurs élytres sont recouverts de poils fins. Les larves, de couleur brun-rougeâtre, atteignent environ 4,5 mm de long. Elles portent une touffe de longs poils sur leur extrémité abdominale ainsi que sur le côté de chaque segment. Seules les larves provoquent des dégâts, les adultes ne s’alimentant pas. (Fig. 34)


Fig. 34 Adulte et larve du Trogoderme des grains,
Trogoderma granarium

h. Nitidulide des fruits, Carpophilus hemipterus (L.)

L'adulte a 2 à 4 mm de long. Chaque élytre, de couleur brun foncé à noire, présente deux taches jaune-brun: Une tache sinueuse qui couvre l’apex postérieur, et une tache plus petite à l'épaule. Les premiers segments des antennes, les palpes, les tibias et les tarses sont plus clairs que le reste du corps. Les antennes sont claviformes et sont de couleur brun-rougeâtre, comme les pattes. La larve, de couleur blanchâtre, atteint 6 à 7 mm de long à maturité. Sa tête et son extrémité postérieure sont brunes.

i. Baris sp.

Les Baris ou Baridies sont de petits charançons de couleur métallique, noire, verte ou bleue.

j. Charançon du riz, Sitophilus oryzae (L.)

L'adulte a une longueur de 2,5 à 4,0 mm. Il ne vole pas très facilement et certaines souches même ont perdu leur aptitude au vol. Il est souvent plus petit que S. zeamais. Sa couleur est brun-rouge avec fréquemment deux taches plus claires sur chaque élytre. Les céréales au champ ne sont pas attaquées. La larve se développe à l'intérieur du grain. (Fig. 79)


Fig. 79 Adulte du Charançon du riz, Sitophilus oryzae

k. Charançon du maïs, Sitophilus zeamais (Motsch.) Kuschel

L’adulte a une longueur de 3,3 à 5,0 mm. La coloration va du brun-rouge foncé au noir, avec en général deux petites taches claires sur chaque élytre. La larve ressemble beaucoup à celle de S. oryzae. Elle est de couleur blanche, apode, peu velue. L’adulte attaque aussi le maïs au champ. (Fig. 35) (Fig. 36)


Fig. 35 Adulte du Charançon du maïs, Sitophilus zeamais


Fig. 36 Dégâts du Charançon du maïs, Sitophilus zeamais,
sur les graines de maïs

l. Teigne de l'amandier, Ephestia cautella Walker

L'adulte est un papillon de couleur gris-brun, long de 6 à 9 mm. La chenille est très mobile et se déplace facilement dans la denrée stockée. Elle tisse un réseau de soie fine, avec des débris de crottes. On la distingue de celle d’autres espèces grâce aux petites taches foncées situées à la base des soies dorsales.

m. Teigne bicolore (= Pyrale des fruits secs), Plodia interpunctella (Hb.)

L'adulte est facile à reconnaître par le dessin caractéristique des ailes antérieures: Le tiers basal de ces ailes est de couleur crème, alors que la partie distale est brun-rougeâtre. L'adulte mesure 8 à 12 mm de long. Les chenilles sont blanc d'os, parfois verdâtres ou rougeâtres. Elles ont une tête brune et peuvent atteindre une longueur de 17 mm. La chenille traîne derrière elle, un fil de soie gluante. (Fig. 3)


Fig. 3 Adulte de la Teigne bicolore, Plodia interpunctella

Lutte:


Dermeste des grains

voir déprédateurs des denrées stockées


Faux ver rose

voir chenilles


Fontes des semis

Beaucoup de champignons du sol peuvent affecter la viabilité et la croissance des plantules. Souvent la nécrose du système racinaire cause la mort des plantules.

a. Helminthosporium maydis Nisik.

b. Exserohilum turcicum (Pass.) Leo. & Sug.

c. Macrophomina phaseolina (Tassi) Goid.

Lutte:

  • Traitement des semences.
  • Rotation avec des non-graminées (dicotylédones).
  • Utilisation de variétés résistantes. La plupart des variétés cultivées en Afrique sont résistantes. Cependant, il existe quelques nouvelles variétés à cycle court qui peuvent être endommagées gravement par ces maladies.

Foreurs de tiges

a. Foreur des tiges du sorgho, Eldana saccharina (Walker)

Le corps de la chenille, qui peut atteindre 20 mm de long, est uniformément gris-blanchâtre, gris-noir ou beige avec des soies rousses. Les pattes sont de couleur jaunâtre. La tête est brun foncé. La chenille pénètre dans la tige en forant une galerie. Chez les jeunes plantes elle provoque des “coeurs morts”.

Lutte:

  • Utilisation d’un mélange comportant 50% de poudre de neem et 50% de sciure. Déposer environ 1g de ce mélange (une pincée) dans le cornet de la plante. Répéter cette application après 7 à 10 jours.

Deux espèces de Sesamia ont été trouvées sur le maïs au Tchad. Elles se ressemblent beaucoup:

b. Foreur rose africain, Sesamia calamistis (Hampson)

c. Sesamia cretica Lederer

Les chenilles peuvent atteindre 28 à 34 mm de long. Leur couleur est rose, blanche ou blanc-jaunâtre. La tête et les stigmates sont de couleur brune. Elles restent en diapause dans les tiges qui ne sont pas détruites après la récolte. Les jeunes chenilles se nourrissent de jeunes feuilles encore enroulées, ce qui engendre des lignes de trous lorsque les feuilles se déroulent au cours de leur développement. Les chenilles plus âgées pénètrent la tige. La consommation des tissus internes de la tige affecte la formation normale du grain et de l'épi. La présence de galeries entraîne souvent la rupture des tiges. Les inflorescences des plantes plus développées peuvent être attaquées. (Fig. 16) (Fig. 93)


Fig. 16 Adulte du Foreur rose africain, Sesamia calamistis


Fig. 93 Chenille du Foreur rose africain, Sesamia calamistis

Lutte:

  • Destruction des résidus de récolte.
  • Démarrage des semis de façon simultanée dans une région donnée.
  • Utilisation d’un mélange comportant 50% de poudre de neem et 50% de sciure. Déposer environ 1g de ce mélange (une pincée) dans le cornet de la plante. Répéter cette application après 7 à 10 jours.

d. Foreur de la tige du maïs, Busseola fusca (Fuller)

Les feuilles des jeunes plantes sont trouées. Si l'attaque est grave les feuilles centrales meurent (“coeur mort”). Chez les plantes plus âgées, les chenilles de la première génération percent la tige principale. Quelques chenilles de la deuxième génération percent l'épi. (Fig. 37)


Fig. 37 Chenille du Foreur de la tige du maïs, Busseola fusca

Lutte:

  • Destruction des résidus de récolte.
  • Démarrage des semis de façon simultanée dans une région donnée.
  • Destruction des graminées adventices à tiges épaisses si elles sont attaquées par les chenilles.
  • Utilisation d’un mélange comportant 50% de poudre de neem et 50% de sciure. Déposer environ 1g de ce mélange (une pincée) dans le cornet de la plante. Répéter cette application après 7 à 10 jours.

e. Chilo partellus (Swinhoe)

La chenille est blanc-crème, avec 2 rangées de taches brunes. Elle atteint 20 à 25 mm de long. Les dégâts sont semblables à ceux d’autres foreurs de tiges. Chez les jeunes plantes les dégâts causés sont des “coeurs morts”. Chez les plantes plus âgées, la partie supérieure de la tige peut mourir. (Fig. 94)


Fig. 94 Chenille de Chilo partellus dans la tige du sorgho

Lutte:

  • Destruction des résidus de récolte.
  • Démarrage des semis de façon simultanée dans une région donnée.
  • Utilisation d’un mélange comportant 50% de poudre de neem et 50% de sciure. Déposer environ 1g de ce mélange (une pincée) dans le cornet de la plante. Répéter cette application après 7 à 10 jours.

f. Foreur des tiges du riz, Chilo zacconius Blesz.

La chenille atteint 13 mm. Elle est de teinte ivoire avec 7 bandes longitudinales rosâtres. La tête est marron. Les jeunes larves se trouvent d'abord entre les gaines foliaires, avant de pénétrer dans la tige. Les larves causent des “coeurs morts”.

Lutte:

  • Destruction des hôtes alternatifs.
  • Semis précoce.
  • Utilisation de variétés précoces.

g. Foreur des tiges du mil, Coniesta ignefusalis (Hampson) (= Acigona ignefusalis)

La chenille est de couleur gris-jaunâtre avec des taches noires ovales. Elle peut atteindre 17 à 20 mm de long. Sa tête est de couleur ocre. Le premier segment thoracique porte dorsalement une grande tache noire. Les pattes sont noires. Les stigmates sont entourés d'un cadre noir. Le dernier segment abdominal est noir sur la face dorsale. La chenille s’alimente dans les tiges. Les symptômes de dégâts apparaissent quatre semaines après la levée et se traduisent surtout par l’apparition de “coeurs morts” et, consécutivement, par un tallage. Les chenilles de la dernière génération passent la saison sèche dans les tiges mortes (diapause larvaire).

Lutte:

  • Destruction des résidus de récolte.
  • Démarrage des semis de façon simultanée dans une région donnée.
  • Semis précoce.
  • Utilisation d’un mélange comportant 50% de poudre de neem et 50% de sciure. Déposer environ 1g de ce mélange (une pincée) dans le cornet de la plante. Répéter cette application après 7 à 10 jours.

Lutte:

  • Association du maïs avec du niébé semé en ligne, réduit les attaques des foreurs des tiges.

Forficules

a. Forficula senegalensis Serv.

L'adulte a 22 mm de long, jusqu'à l'extrémité des pinces. Le corps, jaune ou brun, est finement granuleux. Les élytres sont soudés, de couleur jaune avec une bande médiane foncée. L'abdomen porte des mamelons latéraux très sombres sur le deuxième et troisième segment. Les pinces puissantes de l'abdomen atteignent le tiers de la longueur de l'insecte avec une épine interne aux deux tiers de la longueur. Les pinces sont crénelées sur leur face interne dans leur moitié basale. Les morsures des forficules provoquent l’apparition de bandes rouges sur les feuilles, puis le jaunissement et même la mort du plant. (Fig. 38)


Fig. 38 Adulte d'une forficule, Forficula sp.


Fusariose

voir maladies des tiges


Grillons

a. Gryllus bimaculatus (De Geer)

L'adulte mesure 2 à 3 cm de long. Il est brun foncé à noir, excepté une tache de couleur paille à jaunâtre à la base de chaque aile antérieure. Le pronotum est un peu plus large que la tête. Les fémurs des pattes postérieures sont élargis et sont utilisés pour sauter. Les antennes sont filiformes et ont à peu près la même longueur que le corps. C’est une espèce très polyphage qui s’attaque aux racines et au collet des plantes. Elle peut couper des plantules. De plus, c'est un prédateur qui se nourrit d'autres insectes comme les chenilles.

b. Brachytrupes membranaceus (Drury)

C'est un grillon polyphage qui vit dans des galeries étendues. Les adultes, longs de 45 à 50 mm, sont de couleur noir brillant. La partie postérieure de la tête est plus claire. Les tibias des pattes postérieures ont de puissants éperons. Cette espèce garde ses pontes et alimente ses jeunes dans son terrier avec des rameaux et des feuilles fraîches. Elle sectionne les jeunes tiges au niveau du sol et dévore le bourgeon terminal. (Fig. 4)


Fig. 4 Adulte de Brachytrupes membranaceus

Lutte:

  • Utilisation d’appâts empoisonnés avec des insecticides, tels que la poudre de Lindane (0,5 à 1,5% m.a. dans l’appât) ou celle de carbamates.
  • Inondation de la parcelle pendant quelques jours.

Helminthosporiose

voir maladies foliaires


Homoptères

a. Locris sp.

L'adulte a une longueur de 12 à 13 mm. Il est entièrement rouge à orangeâtre, parfois strié de noir. Les adultes et les larves sucent la sève de la plante, mais ils ne font pas de dégâts significatifs.

b. Poophilus costalis Wlk.

Les larves se trouvent sur la face supérieure des feuilles, où elles sucent la sève de la plante; elles produisent une masse considérable d’écume qui les recouvre. L'adulte mesure 9 à 11 mm et est de couleur brun-grisâtre à brune. Le bord antérieur des ailes antérieures est jaunâtre et l’on observe des plages claires au milieu des ailes. Les feuilles attaquées par les larves deviennent jaunâtres à blanches autour de l’endroit où elles s’alimentent. Les adultes se nourrissent également de graminées.


Iules

Les iules (mille-pattes) ne sont pas des insectes. Ils ont le corps long et segmenté, chaque segment portant deux paires de pattes (Fig. 39).Quelques espèces d’iules peuvent attaquer les graines semées et les plantules. Deux espèces ont été trouvées sur le maïs au Tchad:

a. Peridontopyge spinosissima Silvestri

b. Haplothysanus chapellei Demange


Fig. 39 Une iule

Lutte:

  • Utiliser des appâts. Par exemple un appât mélassé (sur un support de coque d'arachide par exemple) avec 1% m.a. de Carbosulfan.

Locustes

voir acridiens


Maladie des raies bactériennes

voir maladies foliaires


Maladie des taches grises

voir maladies foliaires


Maladie des taches rectangulaires

voir maladies foliaires


Maladie des taches rouges

voir maladies foliaires


Maladie des taches zonées

voir maladies foliaires


Maladies des tiges

a. Pourriture charbonneuse, Macrophomina phaseolina (Tassi) Goid.

Sur le maïs ce champignon peut provoquer la fonte des semis. Il provoque également la pourriture charbonneuse chez les plantes développées. Sur les racines se forment des taches d’un brun aqueux, qui deviennent noires. Finalement, le champignon peut monter dans les entre-noeuds de la base de la tige et provoquer une maturation prématurée, une désintégration des fibres vasculaires et la casse au niveau du collet. Si l'on casse la tige on peut observer de nombreux sclérotes noirs sur les fibres, ce qui donne à l’intérieur de la tige une apparence charbonneuse. Les sclérotes peuvent être observés également à l'extérieur de la plante sur les parties souterraines. Le champignon peut s'attaquer aussi aux graines et les rendre complètement noires.

Lutte:

  • Eviter des densités élevées de plantation.
  • Eviter que les plantes ne souffrent d’une carence en eau.
  • Planter un engrais vert tous les 2 ou 3 ans. Un sol cultivé ainsi retiendra mieux l’eau.
  • Traiter les semences avec un fongicide.
  • Utiliser des variétés résistantes. Il y a des variétés qui sont tolérantes vis à vis de cette maladie ou de la sécheresse.

b. Fusarium moniliforme Sheld. (= Gibberella fujikuroi (Saw.) Wr.)
   Fusarium moniliforme
f.sp. subglutinans
(= Gibberella fujikuroi f.sp. subglutinans Edw.)

Ces champignons provoquent ensembles une pourriture des racines et des parties basales de la tige. La pourriture commence après la pollinisation et devient graduellement plus grave lors de la maturation de la plante. Les entre-noeuds situés à la base de la tige deviennent mous et de couleur brun foncé. La moelle présente une coloration tirant vers le rose à saumon. A cause de cela, l'incidence de la verse est plus élevée.

Lutte:

  • Détruire les résidus de récolte.
  • Pratiquer une rotation des cultures.
  • Réduire les facteurs de stress, spécialement durant la floraison, pour diminuer les risques d’apparition de cette maladie.
  • Détruire les mauvaises herbes, ce qui peut contribuer dans une grande mesure à diminuer la sévérité des attaques de cette maladie, parce que celles-ci sont de forts compétiteurs pour l'eau et les nutriments.
  • Lutter contre les insectes.
  • Maintenir une fertilisation équilibrée du sol.
  • Eviter de planter ou de semer les plantes trop densément. Cela leur évitera une trop forte compétition pour l’eau et les nutriments qui leur est préjudiciable.
  • Utiliser des variétés avec des tiges fortes, ce qui évitera en grande partie la verse.

Maladies foliaires

a. Maladie des taches grises (= Maladie des taches rectangulaires)
    Cercospora zeae-maydis
Tehon & Daniels
    Cercospora sorghi
f.sp. maydis Ell. & Ev.

Ces champignons provoquent ensemble la maladie. Les taches sur les feuilles sont d'un brun pâle ou grises à paille. Elles sont allongées (0,5 à 5,0 cm), étroites et rectangulaires, délimitées d’une manière caractéristique par les nervures. Les lésions peuvent se réunir et tuer les feuilles. Généralement, la maladie se manifeste d’abord sur les feuilles les plus âgées. Une attaque sévère peut occasionner la mort de toutes les feuilles et finalement la casse de la tige. (Fig. 95)


Fig. 95 Maladie des taches rectangulaires, Cercospora sorghi

b. Helminthosporiose (du maïs), Helminthosporium maydis Nisik.

Deux races de ce champignon sont importantes sur le maïs:

Race O:
Les lésions foliaires de la race O sont allongées entre les nervures. Elles sont de couleur paille, mesurant 2 à 6 mm de large sur 3 à 22 mm de long, et sont pourvues de bordures de couleur brune. Généralement, la race O n'attaque que les feuilles.

Race T:
La race T provoque des lésions de couleur paille, mesurant 6 à 12 mm de large sur 6 à 27 mm de long. Elles sont elliptiques, pourvues de halos chlorotiques, surtout si les feuilles sont observées à la lumière. Des lésions développées peuvent se manifester avec des bordures brun-rougeâtre, à la fois sur les feuilles, les tiges, les gaines foliaires et les épis. Les graines affectées peuvent être couvertes d'un duvet noir. La race T provoque également la fonte des semis.

La mort précoce des feuilles, provoquée par n'importe quelle race de cet Helminthosporium, prédispose la plante à des pourritures de tiges.

Lutte:

  • Destruction des résidus de récolte.

c. Helminthosporiose (du sorgho), Exserohilum turcicum (Pass.) Leo. & Sug. (= Helminthosporium turcicum Pass.)

Les symptômes se développent d'abord sur les feuilles âgées. Ce sont des taches allongées, elliptiques, de couleur pourpre-rougeâtre ou brun-jaunâtre. Elles mesurent jusqu'à 1,2 cm de large sur 2,5 à 15,0 cm de long. Puis la maladie s’étend aux feuilles plus jeunes. L’apparence des lésions varie selon le niveau de résistance de l’hôte. Les lésions sur des plantes âgées ont leur centre gris à jaunâtre et des bordures rougeâtres. Par temps humide se développe sur ces lésions un duvet gris, olive ou noir, souvent en zones concentriques. Ce champignon provoque également la fonte des semis.

Lutte:

  • Rotation avec des non-graminées (dicotylédones).
  • Utilisation de variétés résistantes. La plupart des variétés cultivées en Afrique sont résistantes. Cependant, il existe quelques nouvelles variétés à cycle court qui peuvent être endommagées gravement par cette maladie.

d. Raies bactériennes, Pseudomonas andropogonis (E.F. Smith) Stapp

Les symptômes apparaissent d’abord sur les feuilles les plus basses, puis se développent graduellement sur les feuilles plus élevées. Les symptômes initiaux sont des lésions foliaires de couleur brune à olive, huileuses et translucides, avec des côtés parallèles. Ces lésions tendent à s'allonger et confluer. Plus tard, les taches deviennent nécrotiques.

Lutte:

  • Destruction des résidus de récolte.
  • Sélection des semences. Utiliser les graines de plantes saines ne présentant pas de symptômes pour le semis de l’année suivante.

e. Rouille américaine du maïs, Puccinia polysora Underw.

C'est une maladie qui se manifeste par la présence de petites pustules de couleur brunâtre à rougeâtre sur les feuilles. Si l'attaque est sérieuse, les feuilles jaunissent et se dessèchent.

Lutte:

  • Utilisation de variétés résistantes. Souvent les variétés locales peuvent être résistantes contre la rouille.

f. Anthracnose (= Pourriture rouge) (= Maladie des taches rouges), Colletotrichum graminicola (Cesati) Wilson

L’Anthracnose peut provoquer deux types de symptômes:

1) Sur les feuilles apparaissent de petites taches ovales huileuses, qui sont semi-transparentes. Elles deviennent ensuite brunes au centre avec un pourtour rouge-brun à orange-jaune, et peuvent atteindre 15 mm de long. Au début de la saison on trouve ces taches surtout sur les feuilles plus basses, tandis qu’en fin de saison, on les trouve surtout sur les feuilles plus hautes. De petites fructifications noires peuvent se développer sur les tissus morts.

2) Pourriture de la tige: Quelquefois, un peu après le stade pâteux, les parties de la plante situées au dessus de l'épi deviennent blanches, jaunes ou rouges, puis meurent. Les parties basales restent vertes. Il est aussi possible que la plante entière meure prématurément et se casse. Normalement, le point de cassure se situe plus haut sur la tige que pour d'autres pourritures de la tige. Les symptômes sur la tige sont des taches étroites, ovales, et aqueuses. Les taches deviennent brunes à rouge-brun, puis finalement brun foncé ou noires. Elles confluent en formant des plages relativement grandes, brunes à noir brillant, qui peuvent former une dépression légère.

Lutte:

  • Utilisation de variétés résistantes, ce qui est la meilleure méthode de lutte.
  • Rotation d'une année avec des plantes non-hôtes.
  • Destruction des résidus de récolte.
  • Traitement des semences.

g. Maladie des taches zonées, Gloeocercospora sorghi Bain & Edg.

La maladie se manifeste surtout sur les vieilles feuilles. Les taches, très caractéristiques, sont de forme circulaire, ou bien de forme semi-circulaire si elles sont situées près du bord de la feuille. Elles présentent des bandes alternées de couleur violet foncé ou rouge et de couleur paille, disposées concentriquement. Les taches peuvent atteindre un diamètre de 2,5 à 5,0 cm. Parfois on peut observer des sclérotes foncés (0,1 à 0,2 mm) sur les lésions mûres, le plus souvent sur les tissus nécrotiques. (Fig. 56) (Fig. 100)


Fig. 56 Maladie des taches zonées, Gloeocercospora sp.,
sur la feuille du mil


Fig. 100 Maladie des taches zonées, Gloeocercospora sorghi,
sur la feuille du sorgho

Lutte:

  • Rotation des cultures.
  • Destruction des résidus de cultures et des mauvaises herbes.
  • Utilisation de semences non infectées.

Mauvaises herbes

a. Striga, Striga hermonthica (Del.) Benth.

C'est un parasite qui pousse sur les racines de mil, sorgho, maïs et riz pluvial. Les fleurs, qui poussent en épis terminaux, sont de couleur rose vif ou rose plus pâle. La hauteur de la plante peut atteindre 60 cm. Les graines, très petites, peuvent se conserver jusqu’à 20 ans dans le sol.

Lutte:

  • La lutte contre le Striga est très difficile. Une combinaison de différentes méthodes de lutte est recommandée:
  • Culture associée avec l'arachide.
  • Repiquage. Un repiquage 20 à 30 jours après le semis peut réduire le nombre de plants de Striga par rapport au semis direct.
  • Cultures pièges: Utiliser comme culture piège le coton, le soja, l’arachide, la luzerne (Medicago sativa) ou Crotolaria juncea.
  • Sarclages au début de la floraison du Striga pour réduire la production de semences. Il faut brûler immédiatement les plants de Striga, ceux-ci étant capables de produire des semences lors du séchage.
  • Usage de fumier.
  • Rotation avec des cultures qui ne sont pas attaquées ou avec des cultures pièges.

b. Cyperus rotundus L.

Les jeunes plantes sont formées d'une rosette de 6 à 14 feuilles. Puis, elles forment une tige triangulaire qui peut atteindre 60 cm de haut et qui porte un bouton de fleur brun-rougeâtre. Sous terre, on trouve des rhizomes avec des tubercules de forme irrégulière. La propagation se fait surtout par les tubercules. (Fig. 58) (Fig. 83)


Fig. 58 Aspect général de Cyperus rotundus


Fig. 83 Inflorescence de Cyperus rotundus

Lutte:

  • La lutte contre C. rotundus est très difficile.
  • Le sarclage peut supprimer temporairement la croissance de cette mauvaise herbe. Surtout pendant la période avant le tallage, le sarclage est une méthode de lutte importante.

c. Autres mauvaises herbes

Lutte:

  • Sarclage.

Méloïdes

Au Tchad on trouve nombre de Méloïdes qui peuvent attaquer le maïs. Les Mylabris sont des coléoptères qui mesurent entre 8 et 35 mm de long. Ils présentent généralement des taches, des bandes, ou des stries rouges ou jaunes. Ils sont surtout actifs pendant la journée. Ils se nourrissent des fleurs (mâles et femelles) de maïs. Les Mylabris attaquent en outre les fleurs de beaucoup d’autres cultures, mais ils ne causent généralement pas de dégâts sérieux aux céréales.

a. Mylabris senegalensis Voigts

Le corps de l’adulte, de couleur noire avec des antennes jaunes, est long de 20 à 25 mm. Sur la partie antérieure de chaque élytre se trouvent deux petites taches rouges, suivies de deux bandes transversales de même couleur.

b. Mylabris holosericea Klug.

Cette espèce ressemble beaucoup à Decapotoma affinis. L’adulte mesure de 12 à 15 mm de long. Sa coloration de fond est noire avec des taches d'un jaune qui tire moins sur le brun que chez D. affinis. Les taches sont disposées selon quatre séries transversales, mais il y a une grande variation dans les formes. Ils attaquent les fleurs mâles et font peu de dégâts.

c. Mylabre de l’arachide, Decapotoma affinis Billb.

C’est une espèce voisine des Mylabris. L'adulte, qui mesure environ 10 à 14 mm, est de couleur noire avec des taches et bandes jaune-brun. Chacun de ses élytres porte à la partie antérieure deux taches de couleur jaune-brun, ainsi que deux bandes transversales festonnées de même couleur sises sur la partie médiane et au tiers postérieur. La tête, les pattes et la face ventrale sont noires. Les antennes sont noires et terminées en massue.

Les Psalydolytta sont des méloïdes généralement plus allongés que les Mylabris. Ils ont des couleurs grisâtres ou brunâtres sans taches et bandes remarquables sur les élytres. Ils sont plus nuisibles sur les céréales.

d. Psalydolytta vestita Dufour

L'adulte mesure de 19 à 27 mm de long. La coloration du corps est beige clair à jaune paille. Les pattes longues, l'abdomen et les élytres sont marron avec une pubescence jaune paille. La tête est marron à rouge. Les adultes sont très actifs le matin et au coucher du soleil. Pendant la journée ils se cachent sous les feuilles ou sous les débris végétaux au pied des plantes.

e. Psalydolytta fusca Olivier

L'adulte mesure de 20 à 31 mm (en moyenne 26 mm). Le corps et les élytres sont de couleur gris-brun, et sont recouverts d’une pubescence courte de couleur ocre. Les élytres portent une ligne diffuse longitudinale blanchâtre. La tête porte deux longues antennes rousses, qui peuvent atteindre les 3/4 du corps. Sa face ventrale est noire et porte un léger duvet. Les pattes portent une abondante pilosité noire. Elles sont plus longues que le corps et portent à leur extrémité deux poils bien distincts. Les adultes se nourrissent des fleurs et des grains en développement, généralement pendant la nuit.

Lutte:

  • Ramassage à la main. Il faut se protéger les mains, par exemple avec un sachet en plastique, parce que les méloïdes sécrètent un liquide qui brûle la peau.
  • Usage de feu pendant la nuit comme piège attractif.
  • Usage de fumée répulsive : La brûlure des adultes donnerait une fumée répulsive.
  • Usage d’appâts à base de fruits verts écrasés de Baobab et d’un insecticide.

Mouches des pousses

a. Mouche des pousses, Atherigona soccata Rondani

Les asticots perforent le faisceau de feuilles, puis minent la tige en détruisant le bourgeon végétatif. Tout d’abord les larves sont de couleur jaune pâle. A la fin de leur développement elles mesurent environ 8 mm de long et sont de couleur jaune. Elles attaquent surtout les plantules, en provoquant des “coeurs morts”. (Fig. 40) (Fig. 103)


Fig. 40 Adulte de la Mouche des pousses, Atherigona soccata


Fig. 103 “Coeur mort” causé par la Mouche des pousses,
 Atherigona soccata

b. Autres

Il existe probablement quelques autres espèces de mouches des pousses, très semblables à Atherigona soccata.

Lutte:

  • Semis précoce.
  • Simultanéité des semis.
  • Semis dense.
  • Utilisation de variétés résistantes.
  • Traitement des semences avec un produit insecticide systémique.

Mylabre de l’arachide

voir méloïdes


Nématodes

Un nématode qui normalement attaque le riz peut également infester le maïs.

a. Anguillulose des feuilles de riz, Aphelenchoides besseyi Christie


Nitidulide des fruits

voir déprédateurs des denrées stockées


Noctuelle de la tomate

voir chenilles


Noctuelle ypsilon

voir chenilles


Oiseaux granivores

Diverses espèces d’oiseaux peuvent causer des dégâts dans la culture du maïs. La plus importante est:

a. Tisserin gendarme, Ploceus cucullatus (Müller)

Lutte:

  • Eviter de laisser tomber des graines lors du semis à côté des trous de plantation.
  • Semer suffisamment profond.
  • Chasser les oiseaux hors des champs. (voir: Répulsion des ravageurs)

Petit ver de la farine

voir déprédateurs des denrées stockées


Petite chenille légionnaire

voir chenilles légionnaires


Pourriture charbonneuse

voir maladies des tiges


Pourriture rouge

voir maladies foliaires


Pucerons

a. Puceron vert des graminées, Schizaphis graminum (Rondani)

Les femelles aptères atteignent 1,4 à 2,0 mm de long. Elles sont de forme étroite, de couleur vert pâle et présentent des stries longitudinales vert foncé sur l'abdomen. La queue et les siphunculi sont pâles, ces derniers étant de couleur gris-noir à leur extrémité. Les antennes atteignent la moitié, parfois les trois quarts du corps. Ces pucerons s’alimentent sur la face inférieure des feuilles, souvent en grandes colonies. Ils provoquent en général un jaunissement, et parfois un rougissement des feuilles.

Lutte:

  • Traitement des semences avec un insecticide systémique, ce qui protège les jeunes plants durant quelques semaines après la levée.

b. Puceron du maïs, Rhopalosiphum maidis (Fitch)

Les femelles aptères sont assez allongées avec des antennes courtes (longues d’environ 2 fois la largeur de la tête) et des cornicules courtes foncées. Elles ont 0,9 à 2,4 mm de long. Leur couleur générale va du vert-jaunâtre au vert foncé. Parfois le corps est poudré de cire. (Fig. 41) (Fig. 42) (Fig. 43)


Fig. 41 Larve du Puceron du maïs, Rhopalosiphum maidis


Fig. 42 Adulte du Puceron du maïs, Rhopalosiphum maidis


Fig. 43 Colonies du Puceron du maïs, Rhopalosiphum maidis

Lutte:

  • Semis précoce.

c. Puceron vert du pêcher, Myzus persicae (Sulz.)

L'adulte aptère mesure 1,5 à 2,6 mm de long. Il est d’une couleur vert olive mat ou vert clair, parfois mêlée de jaune. Les antennes sont aussi longues que le corps et les cornicules sont vertes. L’adulte ailé a la tête et le thorax de couleur noire. La longueur de son corps est de 2,0 à 2,5 mm.

Lutte:

  • Destruction des résidus de récolte.

Punaises

Au Tchad, un certain nombre d’espèces de punaises peuvent attaquer le feuillage ou les épis:

a. Punaise verte, Nezara viridula (L.)

C’est une “punaise à bouclier” qui est très polyphage. L’adulte est de couleur verte. Il a environ 14 à 15 mm de long et 8 mm de large. Les larves ressemblent aux adultes. (Fig. 74)


Fig. 74 Adulte de la Punaise verte, Nezara viridula

b. Creontiades pallidus (Ramb.)

Les larves âgées sont de couleur vert sombre. Les segments abdominaux portent une rangée transversale d'épines noires. L’adulte mesure 7 à 8 mm de long. Sa coloration générale est vert clair ou vert-jaunâtre à brunâtre. Les antennes ont la même longueur que le corps, incluant les hémélytres transparents. Les larves et les adultes sucent la sève. (Fig. 104)


Fig. 104 Adulte de Creontiades pallidus

c. Taylorilygus vosseleri (Popp.)

L’adulte a 4 mm de long. Sa couleur est brun-jaune à verdâtre. Autour de la base des pattes et de l’abdomen, la surface est brun foncé. Le thorax, lisse, est large et convexe. La tête est petite.

Lutte:

  • La lutte contre les punaises n’est généralement pas nécessaire.

Pyrale des fruits secs

voir déprédateurs des denrées stockées


Raies bactériennes

voir maladies foliaires


Rouille américaine du maïs

voir maladies foliaires


Sauteriaux

voir acridiens


Silvain dentelé

voir déprédateurs des denrées stockées


Striga

voir mauvaises herbes


Striure du maïs

voir viroses


Teignes

voir déprédateurs des denrées stockées


Termites, Microtermes spp.

Les jeunes plantes de maïs sont rarement endommagées. Le système racinaire des plantes plus âgées est attaqué. Les termites pénètrent et creusent dans la racine en remontant vers la tige. Dans la tige ils peuvent monter jusqu'à 1 mètre dans le cas d'une attaque grave. Les excavations sont remplies de terre. On remarque ces attaques seulement par des racines adventices cassées et par un taux élevé de verse. Il y a peu de dégâts avant 9 à 11 semaines après la levée. Mais ensuite les attaques deviennent plus communes et, dans le cas d'une récolte tardive, elles peuvent aboutir à une augmentation substantielle de la verse des plantes.

Lutte:

  • Récolte précoce.
  • Rotation des cultures.

Tisserin gendarme

voir oiseaux granivores


Tribolium

voir déprédateurs des denrées stockées


Trogoderme des grains

voir déprédateurs des denrées stockées


Ver blanc

voir coléoptères: Schizonycha sp


Ver du cotonnier

voir chenilles


Ver gris

voir chenilles


Viroses

a. Striure du maïs (= Streak du maïs), Maize Streak Virus (MSV)

Les symptômes initiaux se manifestent par de petites taches rondes de couleur blanche à crème répandues sur les jeunes feuilles. Plus tard, ces taches s'allongent et confluent en formant des striures chlorotiques, distribuées uniformément sur toute la surface foliaire développée après les symptômes initiaux. Une infection précoce aboutit chez les plantes sensibles à un rabougrissement et à un mauvais remplissage des grains. Si l'infection a lieu plus tardivement dans la saison, il n'y a en général pas de rabougrissement, mais seulement la striure caractéristique. Cette virose est transmise de manière persistante par des jassides du genre Cicadulina. (Fig. 44) (Fig. 45)


Fig. 44 Adulte de Cicadulina sp.


Fig. 45 Striure du maïs, Maize Streak Virus, sur la feuille du maïs

Lutte:

  • Semis simultané.
  • Utilisation de variétés résistantes.

 

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